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Parolesde De Toutes Les Couleurs De toutes les couleurs Du vert si tu préfÚres Pour aller dans ta vie quand ta vie désespÚre Pour t'enfuir loin du bruit quand le bruit exagÚre Et qu'il met un champ d'ombre au bout de ton soleil Quand les parfums jaloux de ton odeur profonde S'arrangent pour lancer leurs signaux à la ronde Et dire que les bois vertueux de l'automne Sont priés de
Retrouveztoutes les derniĂšres critiques sur le film Rencontres en Guyane, rĂ©alisĂ© par Xavier Gayan avec . AlloCinĂ© . Ex. : Dune, James Bond 25, Cruella. News CinĂ©ma Meilleurs films Films Ă
Parolesde De Toutes Les Couleurs Les paroles de la chanson que vous avez cherché ne sont pas encore disponibles dans nos archives, nous les publierons dÚs qu'ils seront disponibles. Si vous connaissez les paroles de la chanson De Toutes Les Couleurs de l'artiste Olivier Miller, vouz pouvez nous aider en les envoyant, remplissant le formulaire ci-dessous. Nous vous
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Laministre prend la parole. A lâextĂ©rieur, les manifestants, qui suivent les Ă©changes en direct, sous une pluie diluvienne, continuent de scander slogans et chants. Des huĂ©es accompagnent
Les Sites De Rencontre Gratuit Au Canada. Christiane Taubira donne rendez-vous au public le samedi 15 janvier 2021, Ă 7h00 heure de Guyane. AprĂšs son intervention du 17 dĂ©cembre 2021 disant qu'elle "envisageait" de prĂ©senter sa candidature Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle 2022, cette prise de parole est trĂšs LEWIS âą PubliĂ© le 15 janvier 2022 Ă 06h00, mis Ă jour le 15 janvier 2022 Ă 07h36 Christiane Taubira sera-t-elle, ou non, candidate aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 2022 ? La question est sur toutes les lĂšvres depuis son intervention du 17 dĂ©cembre 2021 sur les rĂ©seaux sociaux. En tout cas, depuis quâelle "envisage" de prĂ©senter sa candidature, lâancienne Garde des Sceaux enchaĂźne les dĂ©placements sur le territoire national. Elle a rencontrĂ© des professionnels de la santĂ©, des associations, des enseignants et des jeunes. La potentielle candidate donne rendez-vous au public ce samedi 15 janvier Ă 7h00 soit 11h00, heure de Paris. Peut-ĂȘtre fera-t-elle une annonce importante et attendue. Le direct est Ă suivre sur le site ou sur la page Facebook ci-dessous. Notez que Mme. Taubira sâest engagĂ©e "Ă respecter le verdict de la Primaire populaire" si elle est candidate. Dans une publication Facebook, elle invite les candidats de Gauche Ă participer Ă cette Ă©lection et appelle Ă lâunion. "Jâappelle les candidats de gauche Ă en faire de mĂȘme, et Ă respecter le choix de lâunion quâont fait les citoyens et citoyennes de gauche", dit la personnalitĂ© guyanaise. Un appel qui nâa pas Ă©tĂ© entendu par la maire de Paris, Anne Higaldo. "Chacun va donc porter ses couleurs. Ce sera plus difficile, mais la politique rĂ©serve de belles surprises", a dĂ©clarĂ© la candidate aux prĂ©sidentielles dans LibĂ©ration. Quoiquâil en soit, cette Ă©lection primaire aura lieu entre les 27 et 30 janvier 2022. Christiane Taubira figure parmi les 10 personnalitĂ©s sĂ©lectionnĂ©es par la "Primaire populaire". Notez que cette Ă©lection est destinĂ©e Ă dĂ©signer un candidat commun Ă la gauche pour la prĂ©sidentielle. Sont Ă©galement en lice, face Ă la potentielle candidate guyanaise ClĂ©mentine Autain, Charlotte Marchandise, Anna Agueb-Porterie et GaĂ«l Giraud. Pour les plus connus, il y a aussi Jean-Luc MĂ©lenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo ou encore Pierre Larrouturou. Eux, ont dĂ©jĂ annoncĂ© leur candidature Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2022.
Place des Palmistes en plein centre de Cayenne. Nora Stephenson, 70 ans, porte une belle robe aux couleurs de la Guyane, vert, rouge, jaune, mais aucun bijou en or. Cette militante de longue date participera Ă la fĂȘte, samedi soir sur cette place, pour "lâenterrement de la Montagne dâor", mais elle reste mĂ©fiante "CâĂ©tait une bataille de longue haleine, dit-elle avec le sourire, mais pour nous ce nâest pas une victoire Ă 100%." Car cette militante, membre du collectif "Or de question", se demande si dâautres projets ne risquent pas de naĂźtre de cet abandon. Ălie et Nora Stephenson militent depuis prĂšs de 20 ans contre les mines en Guyane. Ils organisent une fĂȘte samedi place des palmistes pour l'enterrement de la Montagne d'Or. Dâailleurs, comme elle, le collectif refuse en bloc toute activitĂ© dâextraction aurifĂšre. Et leur porte-parole Claire Albanesi grince dĂ©jĂ des dents quand elle voit que des permis dâexploration ont Ă©tĂ© demandĂ©s sur plus de 360 000 hectares de forĂȘt. Mais cet abandon du projet "Montagne dâor" est en mĂȘme temps une grande dĂ©ception pour certains Ă©lu,s comme le dĂ©putĂ© de Saint-Laurent-du-Maroni, LĂ©naĂŻck Adam, ou le sĂ©nateur Georges Patient, tous deux pourtant Ă©tiquetĂ©s La RĂ©publique en marche. Pour ce dernier, qui aurait voulu boycotter la visite du ministre François de Rugy sâil Ă©tait venu, "lâurgence en Guyane est Ă©conomique et sociale, elle nâest pas Ă©cologique". Et la colĂšre est Ă©galement trĂšs forte dans la voix de la prĂ©sidente du Medef de Guyane, Thara Govindin, qui accuse le gouvernement dâavoir accompli un geste surtout Ă©lectoraliste. "Ce projet aurait permis dâattirer des investisseurs et de crĂ©er des emplois, 750, prĂ©cisĂ©ment, regrette-t-elle. N_ous, on est maintenu dans un Ă©tat comateux"_. "Les retombĂ©es financiĂšres de cette mine auraient surtout fini dans les poches des multinationales, elles nâauraient pas permis de dĂ©velopper le territoire", sâinsurge pour sa part Laurent Kelle, responsable du WWF en Guyane. Pour lui, "il nây a rien Ă regretter, au contraire, et lâenjeu dĂ©sormais est davantage de lutter contre lâorpaillage illĂ©gal". Direction Cacao au nord de Cayenne Ici, lâopĂ©ration "Harpie" a permis de dĂ©manteler un camp de 500 orpailleurs illĂ©gaux en provenance du BrĂ©sil. La forĂȘt est dĂ©vastĂ©e, les militaires crapahutent sur cette colline boueuse et accidentĂ©e pour surveiller le site nuit et jour. Ă Cacao en Guyane les militaires ont dĂ©mantelĂ© un site d'orpaillage illĂ©gal. Le lieutenant Augustin surveille le site la forĂȘt est dĂ©vastĂ©e. Juin 2019. Ces hommes nâont pas assez de moyens pour vraiment freiner cette ruĂ©e vers lâor. LâappĂąt du gain est trop fort, et la forĂȘt impossible Ă surveiller totalement, alors faut-il autoriser quelques projets dâextraction dâor lĂ©gaux pour enrayer cette activitĂ© illicite ? "Pas du tout", rĂ©pond Marie Fleury, du musĂ©um dâhistoire naturelle de Cayenne et du collectif "Or de question" "Les orpailleurs illĂ©gaux sâinstallent partout oĂč il y a des mines lĂ©gales pour ramasser les miettes justement." Pourtant, certains militaires estiment que ce serait une solution. La forĂȘt dĂ©vastĂ©e par orpaillage illĂ©gal Ă Cacao, Ă 70 km de Cayenne Pour Damien Ripert, Chef de lâĂ©tat-major de lutte contre lâorpaillage illĂ©gal, il faudrait autoriser quelques projets dâorpaillage lĂ©gal pour lutter contre lâactivitĂ© illicite. Dâailleurs, une sociĂ©tĂ© privĂ©e vient dâobtenir une autorisation dâexploration sur cette montagne Chawari, Ă Cacao. Le dĂ©bat fait rage ici en Guyane, mais pour le gouvernement il nâest pas non plus question de se priver de cette manne. La "Montagne dâor" est enterrĂ©e mais la page de lâor elle nâest pas tournĂ©e, loin de lĂ . Les opposants Ă lâextraction miniĂšre savent que leur combat nâest pas prĂȘt de sâarrĂȘter.
Politique Le prĂ©sident a quittĂ© Cayenne samedi aprĂšs-midi, aprĂšs plus de quarante-huit heures dâune visite mouvementĂ©e. Par petites touches, se dessinent une mĂ©thode et un style. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Le chef de lâEtat Emmanuel Macron a quittĂ© Cayenne samedi aprĂšs-midi, aprĂšs une visite mouvementĂ©e en Guyane, dans un climat social tendu, six mois aprĂšs les Ă©vĂ©nements dâavril. Au cours de son dĂ©placement de plus de quarante-huit heures, il a montrĂ© plusieurs visages dâun cĂŽtĂ©, un prĂ©sident proche et accessible ; de lâautre, un prĂ©sident aux mots tranchants. Lire La mĂ©thode Macron Ă lâĂ©preuve de la Guyane 1 - Roi de cĆur et as de pique A quelques heures de quitter Cayenne, samedi 28 octobre. Emmanuel Macron sâoffre une dĂ©ambulation avenue du GĂ©nĂ©ral-de-Gaulle, entre les maisons de bois aux couleurs pastel fanĂ©es, agrĂ©mentĂ©s de balcons en fer forgĂ©. Des selfies, des baisers, des ça vaaa ? » lancĂ© Ă tout-va et toujours ce mĂȘme sourire, amĂ©ricain. Quand arrive DanassĂ©, 17 ans. Le jeune Guyanais arrĂȘte le prĂ©sident, pour un tour de magie. Il a deux cartes dans les mains un roi de cĆur et un as de pique. Il les montre, puis les cache. OĂč est le roi de cĆur ? », demande-t-il. Macron montre la main droite. DanassĂ© lâouvre, ratĂ©, câest lâas de pique. Nouveau tour de passe-passe. OĂč est lâas de pique ? » Le chef de lâEtat croit le voir dans la main gauche. Encore ratĂ© DanassĂ© brandit le roi de cĆur. Le prĂ©sident sourit, un peu contrit, il sâest fait abuser. DanassĂ© continue son chemin, ravi. Son tour sâappelle le card switch. Un prĂ©sident sĂ»r de lui et autoritaire, aimant, selon ses mots, aller au contact » Tout un symbole. Car, pendant ce dĂ©placement de quarante-huit heures, programmĂ© pour ĂȘtre le premier outre-mer mĂȘme si le chef de lâEtat a finalement dĂ» se rendre aux Antilles en septembre, aprĂšs lâouragan Irma, Emmanuel Macron a montrĂ© deux visages, tantĂŽt roi de cĆur, tantĂŽt as de pique. Dâun cĂŽtĂ©, un prĂ©sident empathique et Ă lâĂ©coute, proche et accessible. De lâautre, un prĂ©sident aux mots tranchants, sĂ»r de lui et autoritaire, aimant aller au contact » câest son mot sâil peut faire entendre raison Ă son contradicteur. Sa visite surprise vendredi soir dans deux quartiers chauds de Cayenne, le Rond-point des boĂźtes aux lettres et la Crique, gangrenĂ©s par la violence, la drogue et la prostitution, en a Ă©tĂ© lâillustration parfaite. Vivent dans ces bidonvilles de nombreux clandestins en provenance dâHaĂŻti, du BrĂ©sil, du Surinam ou de Guyana. Or lâimmigration clandestine est prĂ©cisĂ©ment un sujet de prĂ©occupation majeur pour lâEtat en Guyane, qui fait face Ă une explosion de la demande dâasile, avec de grandes difficultĂ©s Ă reconduire Ă la frontiĂšre les dĂ©boutĂ©s, qui sâinstallent sur le territoire. Il vous reste de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Pour ses voyages Ă bord de la LibertĂ©, vieille embarcation manoeuvrĂ©e par des fonctionnaires piroguiers de l'ethnie aloukou, monsieur le sous-prĂ©fet de Saint-Laurent-du-Maroni s'est constituĂ© un unifo...Pour ses voyages Ă bord de la LibertĂ©, vieille embarcation manoeuvrĂ©e par des fonctionnaires piroguiers de l'ethnie aloukou, monsieur le sous-prĂ©fet de Saint-Laurent-du-Maroni s'est constituĂ© un uniforme des Pataugas, parfois remplacĂ©es par des tongs, un ample pantalon treillis, une saharienne et un chapeau, ensemble beige ou vert camouflage sous lequel percent les couleurs vives de quelque T-shirt. Le maillot de bain, pour les instants de dĂ©tente ou les ablutions dans le fleuve, et le hamac avec moustiquaire, pour le couchage, font Ă©galement partie du paquetage rĂ©glementaire, quand François Chauvin emmĂšne les responsables de l'administration vĂ©rifier la portĂ©e du message rĂ©publicain et la force des services publics Ă la française dans ce coin perdu, atrocement humide et chaud, de la forĂȘt les cartes, les quelque 650 km du Maroni servent de frontiĂšre entre l'Europe et le Surinam. Dans la rĂ©alitĂ©, ce fleuve est un lieu de passages et d'Ă©changes entre les populations amĂ©rindiennes ou d'origines africaines, les Bushinegues  les Noirs des forĂȘts»  installĂ©es sur l'une ou l'autre rive. Ici, dans le Far West guyanais, on ne subsiste que par la grĂące de ces tumultueuses eaux marronnasses». Loin de tous, on y pĂȘche et on y cherche illĂ©galement de l'or, et Ă l'entrĂ©e des villages on y nettoie le linge, les aliments, on s'y lave et on y dĂ©fĂšque. Sur ces mĂȘmes flots, entre les bancs de graviers et d'imposantes roches sombres que seuls les Bushinegues savent Ă©viter, sont acheminĂ©s nourriture, essence, biens de consommations, matĂ©riaux de construction, voitures, camions... Incroyable ce que ces pirogues de bois, parfois liĂ©es entre elles, peuvent transporter ! Tout, elles transportent vraiment tout, puisqu'il faut tout acheminer pour vivre ici, ou seulement survivre !Au cĂŽtĂ© du sous-prĂ©fet et de son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, ont pris place un responsable de l'Ăquipement, un commandant de la gendarmerie et un lieutenant colonel de l'armĂ©e. Une Ă©quipe du rectorat, sous l'autoritĂ© de son patron venu de Cayenne, est montĂ©e dans sa propre pirogue. Le rendez-vous a Ă©tĂ© pris Ă Maripassoula, bourg qui possĂšde un petit aĂ©rodrome et oĂč il est convenu de revenir, avant de descendre le fleuve jusqu'Ă le soleil d'Ă©tĂ© de cette fin octobre, les deux pirogues commencent, sous pavillon tricolore, leur fluide progression dans la zone d'accĂšs rĂ©glementĂ©e», cette vaste rĂ©gion amĂ©rindienne que nul Ă©tranger n'est censĂ© pĂ©nĂ©trer sans autorisation. AprĂšs deux heures de navigation au milieu de la forĂȘt, le sous-prĂ©fet aperçoit avec satisfaction que le drapeau français flotte Ă Twenke, au-dessus du carbet du chef coutumier du peuple wayana. Il est reconnu par la RĂ©publique et la RĂ©publique lui permet d'ĂȘtre reconnu de tous.» Cette formule prononcĂ©e, François Chauvin prĂ©sente ses salutations respectueuses au Gran man, qui fut un jour reçu Ă l'ĂlysĂ©e  Jacques Chirac, le dĂ©fenseur des peuples premiers, veille avec autant de soin sur ses» Indiens que sur ses» jour-lĂ le Gran man chausse deux tongs du pied droit. Ses propos sont traduits par un plus jeune, vĂȘtu d'un T-shirt tendance» Ă Paris, qui est allĂ© Ă l'Ă©cole. L'Ă©ducation, voilĂ bien la grande affaire. Le Gran man comme son frĂšre, qui dirige en face le village de Taluen, comme tous les chefs des hameaux amĂ©rindiens qui seront ultĂ©rieurement sur la route fluviale du sous-prĂ©fet affirment, dans leur langue, le mĂȘme souhait que les enfants apprennent le plus tĂŽt possible le français, et qu'ils puissent Ă©ventuellement poursuivre leurs Ă©tudes au Ă©videmment, ne saurait faire plus plaisir au recteur Jean-Michel Blanquer, homme dĂ©terminĂ©, qui porte partout la bonne parole. L'Ă©cole, martĂšle-t-il, c'est la libertĂ© pour l'enfant de mener une vie active» devenu adulte ; c'est l'Ă©galitĂ© des chances» entre tous les Guyanais rĂ©unis, quelle que soit leur culture d'origine, par la fraternitĂ© permettant Ă tous de vivre ensemble». Las ! Les constructions scolaires et les logements des enseignants sont rarement livrĂ©s Ă temps ; de mĂȘme les instituteurs manquent-ils rĂ©guliĂšrement Ă l'appel  18 postes n'ont pas Ă©tĂ© pourvus Ă la derniĂšre rentrĂ©e sur le fleuve Â, les Guyanais ne voulant pas quitter Cayenne pour des villages isolĂ©s oĂč l'eau et l'Ă©lectricitĂ© n'arrivent que de maniĂšre alĂ©atoire. Il n'y a guĂšre que les jeunes mĂ©tropolitains, attirĂ©s par l'aventure ou profitant du moindre niveau de qualification requis ici, pour s'en venir, souvent en couple, le long du quel rĂ©sultat ? Les enfants sont adorables et heureux, mais ils dĂ©couvrent le français quand ils arrivent Ă l'Ă©cole, au mieux vers cinq ans, ou au CP ; en CM1-CM2, ils commencent Ă le parler. Avec les maths ce serait plus facile, mais il y a des problĂšmes d'Ă©noncĂ©s et de consignes.» Ces observations, dressĂ©es par Vincent et Ămilie, instituteurs Ă Taluen, sont reprises par tous leurs collĂšgues le long du fleuve, y compris en pays on n'est pas lĂ pour imposer un modĂšle !»,rĂ©plique nĂ©anmoins au sous-prĂ©fet une institutrice du syndicat SUD, rĂ©cemment les AmĂ©rindiens, ces apprĂ©ciations s'accompagnent en outre d'un sentiment de culpabilitĂ©, hĂ©ritĂ© de la colonisation. A Antecumpata, le choc des civilisations en devient risible. Créé dans les annĂ©es 60 par un mĂ©tropolitain amoureux des Indiens, ce phalanstĂšre se trouve dotĂ©, par le travail d'un compagnon charpentier de passage, de belles habitations en bois, d'un style indĂ©finissable, sauf Ă imaginer un chic club de vacances respectueux de la nature. Une petite centrale Ă©lectrique, marchant Ă l'essence, fournit de l'Ă©lectricitĂ© jusqu'Ă l'extinction des feux, Ă 22 heures. GrĂące aux antennes, il y a deux ans, les Indiens ont dĂ©couvert la tĂ©lĂ©vision. Il y a six mois, Internet. AprĂšs sept annĂ©es dans ce village, la directrice de l'Ă©cole commence, elle, Ă Ă©voquer son dĂ©part. Elle s'inquiĂšte pour l'avenir de son fils aĂźnĂ©, qui est Ă l'Ăąge du collĂšge. Son mari, Kalanki, dont elle a une petite fille, a reçu son dĂ©cret de naturalisation en juin dernier, et il est devenu un exemple pour tous les jeunes Indiens qui veulent dĂ©sormais ĂȘtre français. Sans papiers, on ne peut pas aller Ă Cayenne, on ne peut pas passer le brevet, on ne peut pas toucher le RMI», explique Kalanki. Les vieux, eux, paraissent vivre ailleurs, dans leur monde. Qu'ils soient indiens, ou mĂ©tropolitains, comme Olivier, dentiste des Hautes-Alpes Ă la retraite qui, quatre mois par an, s'en vient opĂ©rer dans le dispensaire livrĂ© en son absence aux fiĂšvres paludiques. Heureux Olivier, qui ne porte plus que le kalimbe le pagne rouge, et qui trouve trĂšs agrĂ©able de travailler sans demander aux gens de payer»...Retour Ă Maripassoula. Comme tous les mĂ©tropolitains, ChĂ©rif et Arnaud, qui viennent d'ĂȘtre embauchĂ©s au collĂšge de la plus vaste commune de France, cherchent Ă tromper l'ennui Chez DĂ©dé», l'unique gargotte-Ă©picerie de ce bourg poussiĂ©reux sous le soleil, boueux sous la pluie, et plus glauque encore la nuit. Il n'a pas passĂ© deux mois ici, mais dĂ©jĂ ChĂ©rif prie pour revenir en ZEP, dans la banlieue parisienne ! On ne peut pas imposer en classe quelque chose qui n'a rien Ă voir avec la rĂ©alité», se lamente ce professeur d'histoire-gĂ©ographie  et instruction civique, j'y tiens», insiste-t-il  qui a la charge d'inculquer l'AntiquitĂ© grĂ©co-romaine ou la citoyennetĂ© europĂ©enne Ă des enfants bushinegues et collĂ©giens, qui s'en viennent parfois de trĂšs loin en pirogue, ou qui rĂ©sident dans des familles d'accueil chez lesquelles ils sont traitĂ©s Ă la dure, voire violentĂ©s, n'ont pas le niveau de connaissances suffisant pour suivre un programme de l'Ăducation nationale. Et puis ils viennent un jour, disparaissent ensuite toute la semaine, pour aider Ă l'abattis, le lopin dĂ©boisĂ© sur lequel on fait pousser du manioc et quelques fruits. De toute façon, renchĂ©rit Arnaud, conseiller principal d'Ă©ducation, on ne peut pas contacter les parents, la famille d'accueil ne sait pas lire, et souvent je ne sais mĂȘme pas oĂč habite l'enfant.»Non loin, le sous-prĂ©fet et le recteur poursuivent leur visite officielle  mairie, gendarmerie, collĂšge, camp militaire Â, pendant que vaquent, sur les pistes ocre du bourg, des clandestins brĂ©siliens et surinamiens, d'autres pauvres erres, des prostituĂ©es qui toujours accompagnent les chercheurs d'or et une multitude d'enfants et d'adolescents. Au petit matin, ces gamins, avec leurs T-shirts jaunes en maternelle, rouges au primaire et verts au collĂšge, regagnent la seule organisation sociale porteuse d'espoir Ă Maripassoula... Le sous-prĂ©fet et ses pirogues repartent.PapaĂŻchton, capitale des Bonis», est-il Ă©crit quelques heures plus tard sur le panneau qui accueille les visiteurs venant du fleuve. Les termes Aloukou» ou Boni» qualifient une partie des Bushinegues, ces descendants d'esclaves africains qui, fuyant les plantations hollandaises de l'actuel Surinam, se sont peu Ă peu enfoncĂ©s dans la forĂȘt amazonienne jusqu'Ă s'installer, Ă la fin du XVIIIe siĂšcle, sur le Maroni. Lui-mĂȘme fils d'esclave, le mulĂątre Boni Bokilifu cĂ©da son nom Ă ce qui est devenu une ethnie, aprĂšs des brassages dans les plantations et des combats pour la libertĂ© contre les troupes hollandaises, mais aussi contre les Djukas et les Saramankas, frĂšres ennemis vivant plus au entre les diffĂ©rentes ethnies, la mĂ©fiance est aujourd'hui encore de mise, les Bushinegues partagent ce sentiment d'appartenance Ă un mĂȘme peuple, habitant d'un cĂŽtĂ© ou de l'autre du fleuve. Oui, mais tout le monde sait de quel cĂŽtĂ© sont les droits sociaux», observe le sous-prĂ©fet, en longeant les villages boni et djuka, qui offrent, sous un soleil de plomb, des images de l'Afrique des annĂ©es la nuit finit par surprendre l'Ă©quipage. En d'autres visites officielles, le retard pris, faute d'ĂȘtre rattrapĂ©, aurait Ă©tĂ© ignorĂ©. Mais le Maroni n'est pas une route ordinaire française ! La LibertĂ© a d'abord hĂ©sitĂ© entre les rochers, puis elle est restĂ©e coincĂ©e, incapable de franchir le saut qui lui aurait permis de poursuivre sur le plan d'eau en contre bas. Honteux, les piroguiers s'invectivent en taki taki, cette langue forgĂ©e dans les plantations, qui malaxe des idiomes anglais et nĂ©erlandais. MalgrĂ© les baka, baka» criĂ©s, la LibertĂ© ne veut pas reculer. Elle est Ă©chouĂ©e...Il faut que tout le monde se mouille et pousse, le sous-prĂ©fet comme les autres, arc-boutĂ©, de l'eau jusqu'aux Ă©paules. Il n'y a aucune aide Ă espĂ©rer. On n'entend que les crapauds buffles. Toute la forĂȘt croasse, narquoise et cruelle. Se dĂ©brouiller seul, se dĂ©gager de ce milieu hostile, inhumain, puis chercher le plus proche abri  ce sera une Ă©cole  oĂč se changer, planter son hamac, oublier...AprĂšs quatre jours, Saint-Laurent-du-Maroni est finalement rejointe Ă la nuit sous une pluie battante. A l'embouchure du fleuve, la sous-prĂ©fecture charrie et rĂ©vĂšle nombre de vĂ©ritĂ©s nĂ©es en amont. Cette ville, officiellement de 19 000 Ăąmes, compte, au minimum, 35 000 habitants. Ăcoles, collĂšges et lycĂ©es explosent sous la pression migratoire et une forte natalitĂ© encouragĂ©e par les aides sociales. Quelque 13 000 enfants scolarisĂ©s Ă Saint-Laurent, avec un collĂšge mixte de 1 000 son paquetage trempĂ©, le sous-prĂ©fet gagne ses pĂ©nates, l'ancienne demeure du gouverneur du bagne. Quelques instants plus tard, une coupure d'Ă©lectricitĂ© plonge la ville dans le noir. Dans la forĂȘt, la civilisation vacille sur le A bord de sa pirogue battant pavillon tricolore, le sous-prĂ©fet et son Ă©quipe visitent la zone d'accĂšs rĂ©glementĂ©e», cette vaste rĂ©gion amĂ©rindienne que nul Ă©tranger n'est censĂ© pĂ©nĂ©trer sans autorisation. Photo F. Bouchon/ Le Figaro.
La soprano guyanaise Marie-Laure Garnier a Ă©tĂ© sacrĂ©e mercredi soir rĂ©vĂ©lation lyrique de l'annĂ©e aux Victoires de la musique classique. Une Victoire d'honneur a Ă©tĂ© donnĂ©e symboliquement Ă deux Ă©tudiants du Conservatoire supĂ©rieur de musique de Lyon. Cette 28e Ă©dition des Victoires de la musique classique n'a pas Ă©tĂ© comme les autres. D'abord parce qu'elle se dĂ©roulait - Ă huis clos - en pleine crise sanitaire et en pĂ©riode d'arrĂȘt net de la scĂšne musicale. Ensuite et surtout parce qu'elle a attribuĂ© des rĂ©compenses marquantes. A commencer par la RĂ©vĂ©lation lyrique de l'annĂ©e vote conjoint des professionnels et du public attribuĂ©e Ă la soprano guyanaise Marie-Laure Garnier, une premiĂšre pour une artiste lyrique issue des territoires ultramarins. Une autre est la Victoire d'honneur dĂ©cernĂ©e Ă deux Ă©tudiants du Conservatoire de Lyon. HiĂ©ratique, Ă©mouvante car trĂšs habitĂ©e, la soprano Marie-Laure Garnier a portĂ© de sa belle voix dense les notes d'un air de TannhĂ€user de Wagner avant de dĂ©couvrir sa rĂ©compense qu'elle a dĂ©diĂ©e "Ă tous les chanteurs en herbe d'Outre-mer". AgĂ©e de 30 ans, elle avait remportĂ© en 2019 la premiĂšre Ă©dition du concours Voix des Outre-mer qui vise Ă donner plus de visibilitĂ© Ă ces rĂ©gions en manque de conservatoires mais pas de talents. DĂ©couverte aux RĂ©vĂ©lations de l'Adami 2014, la soprano a remportĂ© depuis plusieurs rĂ©compenses prestigieuses."Venant de Guyane Ă 14 ans, je ne m'imaginais pas ĂȘtre lĂ ce soir. Je suis heureuse et honorĂ©e", a-t-elle dĂ©clarĂ©, appelant Ă combler le manque d'"institutions qui permettent de former des jeunes au chant lyrique" dans les territoires d'outre-mer. Marie-Laure Garnier a Ă©galement exprimĂ© le souhait que "le mot diversitĂ©" ne soit pas seulement "une discussion", mais une rĂ©alitĂ© pour les chanteurs français, quelque soit leur couleur de peau. Hasard de la programmation, un vent de diversitĂ© est Ă©galement venu aussitĂŽt aprĂšs, de la cheffe d'orchestre Glass Marcano dĂ©couverte Ă l'automne dernier lors du concours de cheffes dâorchestres La Maestra. Issue du programme d'enseignement El Sistema - celui-lĂ mpĂȘme qui a formĂ© le cĂ©lĂšbre chef Gustavo Dudamel -, la VĂ©nĂ©zuelienne a dirigĂ© d'un geste assurĂ© et avec une Ă©nergie communicative le finale de la Symphonie n°4 de TchaĂŻkovski. PrĂ©sentĂ©e cette annĂ©e par StĂ©phane Bern et par la musicienne et animatrice de radio Marina Chiche, cette cĂ©rĂ©monie, "moment de communion si attendu par vous, public et par les artistes", a Ă©galement fait la part belle Ă la jeunesse et Ă la transmission. Premier prix attribuĂ© de la soirĂ©e, la Victoire d'honneur n'a pas Ă©tĂ© remise comme Ă l'accoutumĂ©e Ă un artiste international, mais Ă deux Ă©tudiants du Conservatoire de Lyon, oĂč s'est tenue la cĂ©rĂ©monie. Un geste symbolique pour signifier le soutien aux musiciens et Ă la profession qui subissent de plein fouet les effets de la crise sanitaire. Le moment choisi Ă©tait d'autant plus Ă©mouvant qu'un groupe de huit musiciens du Conservatoire venait de rendre hommage Ă une grande figure du violon, Ivry Gitlis, disparu il y a deux mois. CĂŽtĂ© rĂ©vĂ©lation soliste instrumental, c'est le percussionniste AurĂ©lien Gignoux, 23 ans, qui a Ă©tĂ© sacrĂ©, poursuivant ainsi la voie ouverte par une autre musicienne spĂ©cialiste du marimba, AdĂ©laĂŻde FerriĂšre RĂ©vĂ©lation en 2017. "Que cette Victoire aide Ă repartir vers les concerts", a espĂ©rĂ© Gignoux. Dans la catĂ©gorie compositeur, a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e la Franco-AmĂ©ricaine Betsy Jolas pour son quatuor Ă cordes Topeng. Aujourd'hui ĂągĂ©e de 94 ans, figure de la musique contemporaine, Betsy Jolas a construit avec une grande indĂ©pendance sa carriĂšre et son oeuvre, inscrite dans la modernitĂ© tout en Ă©tant ouverte Ă l'Ă©motion. C'est la deuxiĂšme annĂ©e consĂ©cutive, aprĂšs Camille PĂ©pin en 2020, qu'une compositrice a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e. De celle-ci, l'Orchestre national de Lyon a fait Ă©couter des extraits de la derniĂšre oeuvre, La source d'Yggdrasil. La soprano française Julie Fuchs, 36 ans, est quant Ă elle sacrĂ©e artiste lyrique de l'annĂ©e. Sa voix de miel lui avait valu d'ĂȘtre distinguĂ©e comme une des rĂ©vĂ©lations de ces derniĂšres annĂ©es, en 2012 et 2014. Retenue Ă Naples pour la prĂ©paration de son rĂŽle dans Le Turc en Italie de Rossini au Teatro San Carlo, la brillante et pĂ©tillante chanteuse avignonnaise a, dans un message vidĂ©o, partagĂ© sa Victoire avec tous les professionnels de la musique qui mĂ©ritent un trophĂ©e dans la situation actuelle. Autre habituĂ© des Victoires, Ă ses cĂŽtĂ©s, le pianiste Alexandre Tharaud, 52 ans, a Ă©tĂ© distinguĂ© dans la catĂ©gorie artiste soliste instrumental de l'annĂ©e. Il avait Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© au public avec l'enregistrement les Suites de clavecin de Rameau, en 2001. Mercredi 24 fĂ©vrier, il a dĂ©clarĂ© dĂ©dier sa rĂ©compense "aux musiciens qui vont trĂšs mal". A mi-parcours de la cĂ©rĂ©monie, deux reprĂ©sentantes du monde de la culture ont pris la parole pour demander Ă l'Etat "des gestes forts" pour les intermittents, afin de les aider Ă traverser cette crise. La catĂ©gorie enregistrement a Ă©tĂ© remportĂ©e par le Quatuor EbĂšne, considĂ©rĂ© comme le quatuor français le plus connu au monde les violonistes Pierre Colombet et Gabriel Le Magadure, l'altiste Marie Chilemme et le violoncelliste RaphaĂ«l Merlin pour leur album Beethoven, Around the world, publiĂ© par Erato. "Ăa fait du bien d'Ă©couter de la musique en live !", s'Ă©tait exclamĂ© StĂ©phane Bern au dĂ©but de la soirĂ©e. La cĂ©rĂ©monie des Victoires a Ă©tĂ© l'occasion de beaux moments musicaux. Du bel canto avec le baryton star Ludovic TĂ©zier dans un air de Rigoletto et le tĂ©nor amĂ©ricain Michael Spyres dans un air du Barbier de SĂ©ville. De la comĂ©die musicale avec la jeune Marie Oppert prĂ©sence scĂ©nique remarquable dans I got the rythm de Gershwin et surtout la trĂšs rĂ©jouissante Lea Desandre dans My fair Lady. Du baroque enfin avec Jordi Savall, venu cĂ©lĂ©brer les trente ans de Tous les matins du monde et Leonardo Garcia Alarcon et La Cappella Mediterranea, venus prĂ©senter des musiques du Nouveau Monde.
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